Omac/Sandman, la fin de l'oeuvre de Jack Kirby chez D.C.

Publié le par Tony Lariviere - Daniel Tesmoingt

Il s’agit donc de la troisième et ultime vague des comics de Jack Kirby chez Dc comics. Il a livré ses travaux les plus ambitieux avec les New Gods, puis il a continué avec le démon et Kamandi. La raison d’être de Omac et de sandman demeure de remplir les obligations contractuelles de Jack, qui trouve encore et toujours l’énergie et l’inspiration pour mener à bout de nouveaux titres, dont le fameux Omac.


 OMAC

Omac est l’abrégé de One Man Army Corps. Il raconte dans un futur particulièrement périlleux le destin de Buddy Blanks, un homme simple et tranquille dans un monde où la folie est palpable. Par ce qu’il est en quelque sorte une exception, Buddy est choisi par les forces de la paix, les derniers garants de la paix qui paraissent faiblir dangereusement. Elles demandent au professeur Myron Forest de réactiver un vieux projet, le satellite/ordinateur nommé Big Brother. Le projet consiste à concentrer toutes leurs capacités en un seul être, afin qu’il soit l’arme ultime des forces de la paix dans ce futur où les pires excès sont commis et où la morale a bien reculé.


Il s’agit de cela dans Omac, qui a une thématique intéressante, les gangsters et autres mafias sont en train de supplanter l’ordre établi qui semble vaciller. Les forces de l’ordre n’ont pas de visage pour être le plus anonyme possible. Elles concentrent leur ressource en un seul dispositif : Omac qui doit venir à bout d’innombrables périls. Lutter seul contre une société qui bascule, voilà un thème de la revanche que j’interprète comme une revanche fantasmagorique de Jack Kirby. Buddy Blanks est un être simple, au sens où il n’est pas perverti et il reçoit le don ainsi que la puissance céleste d’un ordinateur protecteur qui demeure son seul véritable soutien.

Malgré la courte vie du titre, 8 numéros à peine, Omac demeure l’ultime grand apport de Jack à Dc et le titre est vraiment trépident. Les menaces sont nombreuses et renouvelées, le dessin demeure fouillé et puissant. Bref, Omac demeure le shérif du futur sombre et incertain. Les périples sont très intéressants et relèvent de l’imagination pure, comme ces voleurs d’océans, titre qui défie l’imagination.


Jack Kirby fait fort, vraiment très fort, puisqu’il initie le thème de cyber punk. Omac n’est pas autre chose qu’un iroquois mélangé à un super-héros grâce à de la technologie capable de le transmuter. En voilà une grande première dans le monde des comics qui, sous couvert de comics, demeure réellement audacieux et innovateur.

Omac va finir au terme de ses 8 petites aventures, très distrayantes, mais une fois de plus l’héritage de Jack sera bien employé par ses successeurs dont John Byrne pour une mini-série en 1988 puis dans Infinity Crisis qui reprend la technologie du Big Brother de manière astucieuse, une fois n’est pas coutume.

*Omac serait le grand-père de Kamandi. C’est lui qui se ferait tué au début du titre, ce qui sous-entend qu’il a échoué dans sa mission ! Curieux lien souhaité par Jack Kirby !


Sandman

Sandman demeure un personnage crée par Jack Kirby avec son compère de jadis Joe Simon. Il s’agit d’un héros mystique qui lutte contre les démons qui menacent d’envahir notre monde grâce aux cauchemar (le péril est rarement mineure chez Jack Kirby). Il s’agit ici d’une nouvelle mouture de cinq numéros qui voit donc le Sandman comme un justicier bigarré et original qui lutte avec des armes assez pittoresques (un sifflet ultrasonique) allié à des créatures monstrueuses (la brute et Glob).

Les aventures sont trépidantes et fort recommandable mais qui d’autre que Jack Kirby saurait retranscrire la folie et la magie d’une telle histoire. C’est Michaël Fleischer qui assure les scénarios, étonnant sachant que le King sait réaliser de bonnes histoires. Peut-être se méfiait-on en haut lieu des séries de Jack ?

Ce qui demeure amusant dans ce titre au concept assez fou, c’est que Neil Gaiman livre un traitement du personnage assez sarcastique puisque le Sandman version Kirby est traité d’abruti fini qui ne se rend pas compte qu’il est manipulé, tout comme son successeur Hector Hall, par ses assistants monstrueux. Ces derniers sont des démons des rêves qui ont volé et se sont approprié certains pouvoir de Morpheus car ce dernier fut capturé par un mortel. Le Sandman, l’endless, va devoir démêler cette imposture… Voilà donc un résumé de l’œuvre magique du grand Jack pour Dc comics, et on peut dire que la malchance, une fois de plus, a sanctionné son œuvre. Un énorme gâchis pour ces œuvres à la substance si riche et si imaginative, au demeurant inégalée, qui demeure le legs fabuleux d’un grand auteur. Jack Kirby a prouvé qu’il pouvait livrer de grandes histoires seul car il demeure un auteur accompli qui peut assurer toutes les étapes d’un comics. Mais on lui a coupé l’herbe sous les pieds. Son retour chez Marvel, au terme de son contrat, demeura mesquin puisque la maison aux idées s’est comportée de manière corporatiste en en laissant que des miettes du gigantesque gâteau que lui-même a fait.

 

 Bastien Ayala

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